Gorge Profonde en DVD
Il y a 13 ans dans Court Métrage, Le Blog, Vidéo - Aucun commentaire
Linda, une jeune femme, découvre que son clitoris est anormalement situé dans sa gorge. De ce postulat découle toute une série de tribulations très « polissonnes ».
Pourquoi c’est cul…te ?
– Parce qu’il a la réputation d’être le film le plus rentable de tous les temps. Doté d’un budget de 25 000 dollars, Gorge profonde généra près de 600 millions de dollars de recettes en 33 ans d’exploitation. Pour l’anecdote, ce long métrage a été écrit en un week-end et tourné en six jours en Floride pour échapper aux rigueurs de l’hiver new-yorkais.
– Parce qu’il s’agit d’un film construit autour de son actrice, Linda Lovelace, et de son don pour la fellation. En commençant à tourner Gorge profonde, le réalisateur Gerard Damiano a découvert ce talent particulier et s’est dit qu’il pouvait en faire le thème principal de son film. Il s’est donc mis à réfléchir à une histoire qui pourrait valoriser sa découverte.
– Parce que la sortie en salles de Gorge profonde le 11 juin 1972 au World Theater de New York provoqua une véritable polémique, le film étant qualifié d’obscène par l’Etat de New York et faisant l’objet d’une interdiction dans 23 Etats. Certains propriétaires de salles qui le projetaient ont été poursuivis pour divers motifs. Dix copies furent classées X, tandis que cinq copies furent édulcorées pour être vues par des adolescents de moins de 17 ans accompagnés d’un adulte. Le New York Times porta quant à lui le long métrage aux nues et en fit un phénomène de société.
– Parce qu’une part de mystère concerne les 600 millions de dollars qu’a rapporté le film au fil des ans. Financé par des personnes ayant des liens établis avec le crime organisé, Gorge profonde n’a pas été distribué par les canaux des studios habituels ni par un système de distribution reconnu. Les bobines étaient apportées par des coursiers aux cinémas, et les recettes étaient récupérées directement. Résultat : aucune comptabilité officielle des recettes en espèce n’existe. Où que soit allé l’argent, il n’a jamais atterri dans les poches de Gerard Damiano, de son équipe ni de ses interprètes.
– Parce que le titre Gorge profonde a été utilisé par les deux journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein, pour désigner leur source mystérieuse dans le scandale du Watergate qui conduisit à la démission du Président américain Richard Nixon. Ce n’est qu’en 2005 que le fameux indic’ révélera sa véritable identité : il s’agissait de Mark Felt, directeur adjoint du FBI à l’époque des faits.
Linda Lovelace :
C’est sa rencontre avec Chuck Traynor, son futur manager et mari, qui amène Linda Lovelace, de son vrai nom Linda Susan Boreman, à faire carrière dans le X. D’abord quelques « loops » (courts métrages à caractère pornographique) tournés de manière clandestine, puis le fameux Gorge profonde. Le scandale est tel que tout comme le réalisateur Gerard Damiano et Harry Reems, son partenaire à l’écran, Linda Lovelace sera poursuivie par le Ministère public pour association de malfaiteurs et transport d’obscénités à travers les frontières des Etats. Elle décidera de coopérer avec les autorités et acceptera de plaider coupable pour se voir notifier un chef d’inculpation moins grave. Malgré quelques apparitions dans la suite Deep Throat Part II (1974) réalisé par Joseph W. Sarno, The Confessions of Linda Lovelace (id.) et Linda Lovelace for President (1975), trois films bâtis sur son statut de star, la comédienne préfèrera se retirer du X business alors en pleine effervescence pour se convertir au féminisme. En 1980, elle écrira d’ailleurs Ordeal, une autobiographie dans laquelle elle désavouera Gorge profonde, expliquant que son ancien mari l’avait forcée sous la menace d’un revolver à exécuter certaines scènes. Elle décèdera en 2002 des suites d’un accident de voiture.

